SÉPARER
C’est quitter l’Un. Étape importante, car l’Un se divise, ou plutôt entre dans un autre état pour pouvoir se voir, se connaître. Savoir ce que nous sommes nécessite de se diviser ; sans miroir, le reflet n’existe pas.
Cette étape peut être symboliquement associée au légendaire « pêché originel » qui marque la séparation de la créature avec son créateur.
C’est la véritable naissance de « l’homme » en tant qu’être autonome, doté d’une indépendance et d’une conscience ; il quitte le jardin d’Éden. Cet acte fondateur, nécessitant la division, a donné naissance à la notion de bien et de mal. Auparavant, le mal n’existait pas, puisque l’être se confondait avec son créateur comme le fœtus avec la mère.
La séparation est le contraire d’un rejet, c’est la naissance d’un nouvel être. Cela part d’une poussée intérieure, d’un besoin nécessaire pour pouvoir exister.
Il n’y a ni culpabilité ni abandon. Cette séparation instaure des limites pour qu’apparaissent un dedans et un dehors, un « moi » et l’autre. Dans le monde universel, ces limites sont celles de la conscience d’être, et non celles de l’ego, du « moi je ». Ces limites sont existentielles.